Un ours écoresponsable
Le musée de la Civilisation à Québec présente une exposition temporaire intitulée Pour Demain. Celle-ci ne présente plus l’état actuelle de la crise climatique, ni l’avenir désastreux qui nous attend en continuant dans cette voie. L’expo se concentre sur les perspectives d’avenir, de nouvelles ressources, de nouveaux matériaux, des nouvelles pratiques… L’exposition n’évoque pas seulement le design écoresponsable, elle y participe. La scénographie met en œuvre le propos de l’exposition en utilisant par exemple des blocs de mycélium pour créer des cimaises et délimiter les espaces.
Ici il ne s’agit pas seulement de faire bonne figure en utilisant des solutions écologiques dans une exposition sur l’écologie. Il s’agit aussi pour le musée d’un exercice de réflexion globale sur sa pratique et son empreinte avant et après l’exposition.
En effet, à la fin de l’exposition, l’ours s’accompagne d’une analyse de l’empreinte carbone de l’exposition en indiquant précisément le nombre et les moyens de transport utilisé dans le cadre de l’exposition. Il est bien précisé que cela exclu l’itinérance de l’exposition après sa présentation à Québec.
Aussi, le plan de l’exposition légende clairement les mobiliers ou éléments réutilisé, ceux qui le seront, ceux qui ont fait l’objet de récupération, ceux qui vont itinérer après cette première étape. Les éléments neufs sont également comptabilisés et destiné au réemploi. Cet ours permet de souligner et prendre conscience de l’impact écologique que peut avoir une exposition. En se mettant au défi de la transparence, le musée montre qu’il y a et a eu une réflexion afin de diminuer l’impact. Un effort non négligeable dans le monde de l’exposition, notamment temporaire, où les tentatives écoresponsables se confronte aux normes de sécurités et les difficultés de réemploi scénographique.
Mais la réflexion observée dans le cas de cette exposition n’est pas un exercice unique pour le musée mais un point de départ pour la révision de ses pratiques. Dans une autre exposition, sur Renée Levesque, la réflexion écoresponsable du projet est introduite dès le début de l’exposition par un panneau. Un plan légendé du mobilier de l’exposition s’accompagne d’un paragraphe présentant la démarche du musée. Ainsi le visiteur apprend que 60% des éléments qui servent à l’exposition sont des éléments récupérer et réemployer. 17% autre pourcent sont des éléments qui ont été fabriqué à partir de matériaux récupérés et seulement 23% sont des éléments totalement neufs. Des premiers pas qui sont intéressant d’un point de vue professionnel mais aussi dans la façon qu’ils sont communiqués aux visiteurs. Un musée engagé, engage davantage ses visiteurs.
