Unique en son genre : la nébuleuse
En entrant dans l’exposition Unique en son Genre au Musée de la Civilisation au Québec le visiteur rencontre un premier dispositif.
En bas du dispositif un écran diffus l’interview de, présidente de l’association … qui définit ce qu’est le genre. Le son ouvert capte tout de suite l’attention du visiteur dès l’instant qu’il met les pieds dans l’espace d’exposition. L’explication est accompagnée d’un schéma légendé. Suspendu au-dessus de cet écran un nuage de ruban led aux couleurs fluctuantes fait penser à une œuvre d’art contemporain.
Si le visiteur, toujours face à cet écran, regarde droit devant lui, il peut apercevoir à travers la structure du dispositif deux cimaise se faisant face. L’une rose, avec des impressions 3D de vulves, des accessoires de cuisine, L’autre, bleue avec des impressions 3D de pénis, avec…
Le visiteur voit devant lui, représenté de façon presque caricaturale et pourtant toujours d’actualité, une vision binaire de la question du genre. Comme sur les formulaires : une case homme, une case femme avec toute les préjugés et standards qui les accompagnes. Si l’expo vise à déconstruire cette idée bien ancrée, elle doit d’abord établir ce constat. Si ce n’est que le fond sur lequel est présenté le dispositif sans réellement en faire partie, cela à son importance.
En effet, lorsque le visiteur contourne le dispositif, il trouve au dos un écran tactile. Hasard de scénographie ou parcours bien penser, en se positionnant devant pour prendre en main le multimédia, il tourne le dos à la conception binaire du genre ! Il se retrouve face à une nouvelle conception : celle de dimensions plurielles et universelles.
Sur l’écran tactile le visiteur peut créer son identité qui prend en compte toutes les dimensions qui entre dans la question de genre : sexe assigné à la naissance, le genre assigné à la naissance, l’identité de genre, l’expression du genre, l’attirance sexuelle et romantique. Avant chaque question, la définition de chaque notion est rappelée. Pour répondre, le visiteur ne se défini non pas en cochant une case mais en plaçant un curseur sur un continuum entre deux extrémités. Rien que l’action de pouvoir évaluer sa part de « féminité » et « masculinité » et non de devoir choisir l’un ou l’autre participe à déconstruire l’idée de binarité et de laisser un l’espace pour le visiteur de se sonder, de se considérer d’une façon nouvelle : ni complètement l’un, ni complètement l’autre. Plusieurs écrans avec des questions respectivement sur le sexe, le genre, et se succède.
A la fin de ce questionnaire le genre de la personne est représenté dans la nébuleuse : le nuage de led suspendu. Tant de couleurs qui s’entremêle et forme une représentation unique à chaque visiteur, loin de la binarité représentée derrière lui.